De l’hydraulique poussiéreuse et de la résonance du moi
by: Ritaban Gosh
by: Ritaban Gosh
Traduction par Jennifer Guerra Montenegro
La mine est en train de creuser dans les vies, les forêts, les airs et le quotidien qui l’entourent à Deucha Pachami. Un vaste projet englobant deux blocs de charbon : Deucha-Pachami (9,7 km²) et Dewanganj-Harinsinga (2,6 km²), dans le district de Birbhum, au Bengale occidental, en Inde. Ces 12,28 kilomètres de déchets rappellent paris come cadences de réticenses, la poussière comme dividende du développement et la violence comme grammaire de la polis. D’un point de vue géologique, la région est unique en raison de l’épaisseur inhabituellement élevée de la veine de charbon, qui se trouve entre des couches difficiles de roches non charbonneusesCes couches comprennent des roches basaltiques dures d’origine volcanique qui s’étendent de 90 à 245 mètres. Le gisement de charbon de 2 102 millions de tonnes (deuxième plus grand bloc au monde) a le potentiel d’attirer des investissements publics-privés à hauteur de 3 milliards USD. L’excavation extensive de la mine à ciel ouvert nécessite l’enlèvement de tout ce qui se trouve au-dessus de la veine de charbon, des maisons aux histoires. Son déplacement à 1 kilomètre de profondeur aura des conséquences profondes et perturbatrices sur les écosystèmes, l’agriculture, les plans d’eau et le climat de la région. Le déplacement de plus de 21 000 personnes devrait entraîner des bouleversements sociaux, voire des actes criminels, à l’image de ce qui s’est passé dans d’autres régions minières proches, comme Khayrashol et Raniganj. Ces questions ont de profondes répercussions sur le tissu social et la stabilité économique des communautés concernées. L’expulsion et la destruction des terres qui toucheraient les communautés indigènes, notamment la communauté Santhal, constituent un point de discorde essentiel. Cette situation fait écho à une tendance plus générale selon laquelle les communautés indigènes subissent de plein fouet l’exploitation des entreprises qui font tourner les vitesses électorales de l’économie et de l’exportation. Leurs luttes historiques pour les droits fonciers et la préservation de leur culture en font des figures centrales de la résistance au projet. L’empreinte environnementale du projet Deucha-Pachami est une autre source d’inquiétude. L’extraction de 1 400 millions de mètres cubes de basalte pour accéder au charbon, par un dynamitage constant, constitue un risque supplémentaire, susceptible de provoquer des tremblements de terre et des effondrements du sol et de ses environs. Alors que le gouvernement s’est engagé à verser une somme de 10 milliards de roupies à titre de compensation et de mesures de réhabilitation, la population locale nourrit de profondes réserves quant aux conséquences de l’expulsion et aux bouleversements qui s’ensuivront dans leur vie et leurs moyens de subsistance. Le respect par le gouvernement des dispositions de la loi sur les droits forestiers, qui protège les droits des communautés vivant dans les forêts, a également fait l’objet d’un examen minutieux. L’ouverture de la mine pour extraire le charbon est un acte qui génère de la toxicité. Le passage de la toxicité à l’énergie génère davantage de déchets dont l’élimination nécessite davantage de terres. Cette mise au ban des revendications crée une rupture métabolique des modes de vie connus vers des modes d’aspiration forcés. Le registre passe de la symbiose à l’exploitation, de la communauté au nucléaire, du durable au consommable.
Google. (n.d.). [Emplacement de Deucha Pachami]. Consulté le 9 novembre 2023 sur https://optimizeias.com/deucha-pachami-coal-block/.
Souvent, ceux qui sont impliqués dans les subjectivités relationnelles des mouvements sociaux s’interrogent sur ce qui décide du succès ou de l’échec d’une mobilisation. Les mouvements sociaux sont souvent évalués sous différents angles. Le modèle « WUNC » (Worthiness, Unity, Numbers, Commitment) met en avant le valeur, l’unité, le nombre et l’engagement comme des éléments cruciaux. Pour qu’un mouvement émerge, la cause doit être jugée méritant, ce qui est démontrée par des actions unifiées, une participation importante et un dévouement sans faille.1 Les mouvements qui réussissent atteignent de multiples indicateurs de succès. Ils étendent les droits démocratiques grâce à des cadres constitutionnels multiculturels, acquièrent une influence politique et favorisent les identités collectives en vue d’une action collective. Ces mouvements visent à remodeler les structures sociétales et la distribution des récompenses. Les mouvements efficaces cultivent une « circonscription de
conscience » comprenant le soutien d’entités influentes telles que les organisations gouvernementales, les médias et les entreprises.2 Six éléments cruciaux sous-tendent ces victoires : reconnaître les carences de la société, proposer des solutions, diffuser des idéologies, lancer des événements, maintenir l’ouverture de la société au changement et mobiliser des ressources. La diffusion des idées dans la société est essentielle au succès. 3Les mouvements ont plus de chances de prospérer s’ils sont dirigés par des organisations indigènes alignées sur des groupes non indigènes à l’échelle mondiale. Cet alignement est obtenu par « l’externalisation-internalisation »4 (à travers la « valorisation de l’indigénéité » à l’échelle mondiale),5 qui résulte de l’utilisation efficace par les populations indigènes d’une « politique de la moralité »6 pour lutter contre les échecs écologiques de la civilisation moderne. Cela peut englober des actes de solidarité envers les personnes les plus marginalisées de la part d’agents externes, notamment des universitaires, des activistes, des artistes et des étudiant.e.s. Ces actes comblent les profonds fossés épistémologiques entre les identités dominantes et spécifiques grâce à la présence de ces voix « subalternes différentielles », qui s’inscrivent dans une perspective mythopoétique et entretiennent une relation éthique avec les communautés concernées.7 Il est essentiel de reconnaître que ces mouvements existent dans un contexte marqué par des événements, et qu’ils ne sont pas seulement des participants actifs ou des réactions passives, mais des acteurs sociaux dynamiques qui influencent l’interprétation et l’évolution des événements.8 Certes, il est important si les rassemblements transforment de manière mesurable la politique et assurent un suivi, mesuré par des changements constitutionnels, la représentation du gouvernement et la promulgation de lois. Toutefois, une perspective herméneutique plus complexe pourrait également considérer que le succès du mouvement réside dans le simple fait qu’il s’est matérialisé, qu’il s’est produit, qu’il s’agit d’acteurs sociaux jouant et négociant des vecteurs opposés de dissidence en eux-mêmes dans leur contexte temporel.
Capture d’écran de Jitkour [Vidéo]. Oddjoint Production (2023). Consulté le 9 novembre 2023 sur https://www.youtube.com/watch?v=lMvz1x70UBE
Les mots sont des actes.9 Ils ne servent pas seulement à énoncer ou à décrire, mais aussi à manifester des réalités. Lorsque les reproductions linguistiques sont niées par l’abjuration du pouvoir de production, d’échange et de diffusion, et de l’autorité de la subjectivité, les réalités particulières et le droit inhérent à l’autoreprésentation sont niés avec elles. Lorsque les tendances industrielles extractives interviennent dans un espace indigène, elles doivent le représenter comme improductif, aride ou mis au rebut, le rendant fertile pour l’abstraction. Cela ne tient pas compte de la richesse des connaissances, des pratiques et de l’héritage culturel locaux qui ont évolué au fil des générations et qui soulignent l’interdépendance de tous les êtres vivants avec l’environnement.10 Cela néglige également les économies indigènes, qui suivent leurs propres voies de développement, de droit et d’éducation, dans des systèmes non monétaires finement réglés, fondés sur des principes de réciprocité, d’équilibre et d’alignement sur l’écologie locale.11 Pour soutenir ce récit, iels doivent donc recourir à la violence épistémique pour nier les réalités des peuples par le biais de lacunes intentionnelles dans les processus cognitifs, nées d’une priorisation structurelle d’un système particulier de connaissances (détenu par les groupes dominants) par rapport à un autre système de connaissances (des groupes opprimés) comme étant exact, précieux, supérieur et certain.12 Elle doit systématiquement tracer les contours et les limites de l’imagination et de la perception, en annulant, en effaçant, en rejetant et en exterminant les épistémès marginalisées de valeur et ceux qui les portent. Ces injustices sont souvent niées, créant un « univers de contrefaçon » où le déplacement est souvent rationalisé comme un moyen de réduire la pauvreté, bien qu’il profite aux riches tout en exacerbant l’appauvrissement des pauvres.13 Ce phénomène est indissociable de l’interaction complexe des concepts de caste, de pureté et de pollution en Inde.14 Ces éléments imprègnent la terre, la forêt et l’eau de hiérarchies sociales complexes, affirmant des représentations culturelles spécifiques et validant ou invalidant des espaces, des individus et des communautés. Cette dynamique perpétue également la stratification sociale, déclenchant des conflits et des violences, mais elle fournit également des plates-formes pour résister à l’oppression.
Shubhankar Sengupta, Sans titre (2021). Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Je soutiens qu’un indicateur fondamental du succès de la résistance et de la mobilisation est la création de structures épistémiques alternatives qui compensent l’étouffement de celles imposées par le gouvernement et le capital. Dans le contexte des milieux indigènes du Bengale occidental, le pouvoir des marginalisé.e.s est illustrée par l’éducation des mouvements sociaux et la décolonisation d’espaces physiques tels que les forêts et les rivières. C’est pourquoi les méthodes d’apprentissage basées sur le mouvement sont cruciales.15 Elles favorisent une appréciation partagée des dimensions historiques et contextuelles de la dépossession des terres et des forêts par l’apprentissage de l’expression du chagrin, des chants traditionnels, des rassemblements communautaires et des expériences communes qui examinent et contextualisent l’histoire de la dépossession et dénouent les discursivités tacites de manière plurielle. Celles-ci relient les luttes contemporaines aux luttes historiques, et garantissent ainsi que l’importance du mouvement est comprise et dépasse les limites de l’espace-temps pour s’étendre à l’immensité des histoires conjoncturelles.
Cela est d’autant plus important que les enquêtes révèlent que parmi les 21 000 personnes qui seront expulsées, environ 9 034 membres des Tribus Répertoriées et 3 601 membres des communautés des Castes Répertoriées résident dans la zone du bloc de charbon. Les populations autochtones ne représentent que 8,6 % de la population totale de l’Inde, et pourtant, plus de la moitié de toutes les populations déplacées depuis l’indépendance étaient ces populations.16 Ce point est également important parce que les formes manifestes et cachées de réduction au silence, de suppression et de déformation des intentions des manifestant.e.s prévalent dans le contexte du Deucha Pachami, alors même que des factions des médias et du gouvernement construisent des interpellations de soutien populaire. Lorsqu’une marche de protestation a été organisée à Dewanganj le 20 février 2022, la police locale, invoquant la réglementation sur la pandémie, a porté plainte contre neuf manifestant.e.s. Quelques jours plus tard, une force de police importante, dirigée par un chef tribal influent, est descendue dans la région, s’est mobilisée en faveur de l’exploitation du charbon et a distribué des chèques aux agriculteur.ice.s apparemment « consentant.e.s ». La résistance populaire qui s’opposait au rassemblement, principalement menée par la communauté Santhal, a fait l’objet d’une répression brutale. Les forces de police ont brandi des matraques contre la communauté, cblessant gravement au moins vingt-cinq femmes de Santhal.
Ces agressions physiques sont également révélatrices d’une angoisse psychologique plus large. L’épais basalte qui forme le substrat de cette région informe rhizomatiquement les régions adjacentes, et leur somme dans l’ancien plateau de Chota Nagpur constelle les possibilités de désespoir. Ces dynamiques donnent lieu à des bouleversements potentiels : perturbations des lignées établies, désespoirs des dérèglements et suspensions de l’héritage et du pouvoir des systèmes de connaissance hérités. Les manifestant.e.s sont régulièrement qualifiés d’« anti-développement »,
d’« anti-gouvernement », voire de « Naxals », et font l’objet de fausses accusations légales, aussi graves que la tentative de meurtre et l’enlèvement. Sous l’oblitération culturelle se cache un profond manque de respect pour les traditions tribales et leur lien profond avec la terre. Les préjugés qui décrivent les communautés tribales et leurs régions comme « arriérées » et « sous-développées » sont perpétués. Ces conditions deviennent un sous-espace nommant l’expression en tant que protestation. La protestation est une impulsion qui engendre des circuits d’invitation et déborde sur d’autres continuums discursifs. L’accessibilité de la volonté et les liens relationnels subliment la lacune que l’État délibère de perforer. Il n’y a pas de résignation tranquille.
Écriture murale organisée par le CPI-ML (2022). Photographie de Tanmay Das.
Pour les populations autochtones déplacées, les systèmes communautaires de gestion des ressources et les biens communs physiques fonctionnent selon des normes et des institutions enracinées dans la connaissance générationnelle de la continuité historique au sein de leur environnement naturel. Ces connaissances sont renforcées par la pratique quotidienne, mettant en évidence la durabilité inhérente à leur mode de vie. Même au milieu des protestations, cette durabilité offre des informations précieuses pour des pratiques écologiques globales. Les communautés tribales font preuve d’un engagement fort en faveur de la sauvegarde de l’entrelacement et de la symbiose qu’elles entretiennent depuis longtemps avec la nature. En privilégiant le bien-être de la communauté au progrès individuel, elles sont restées relativement à l’écart des tendances consuméristes et d’exploitation qui prévalent dans la société dominante. Par exemple, lors des rassemblements, elles préfèrent les banderoles en tissu à celles en tissu imprimé, et ramassent les feuilles sèches des forêts sal voisines pour la cuisson des aliments. Également ils font preuve d’une extrême prudence dans la gestion des systèmes d’approvisionnement en eau afin d’éviter l’épuisement de la nappe phréatique, alors même que la population locale augmente en raison de la protestation. Leur principale objection au projet tient à la perturbation de la vie et des moyens de subsistance de leurs villages, traditionnellement durables et intimement liés à la forêt et à la terre, qui ne peuvent être restaurés, quelles que soient les compensations offertes. Le mouvement s’inscrit dans un processus discursif plus large dans lequel les luttes assimilent des normes et des valeurs globales pertinentes pour leurs objectifs, en particulier la conservation écologique et la justice discursive dans ce contexte temporel. Ces « rapprochements de cadres »17 devient évidents dans 1) les slogans réitérés dans la résistance :
« Koyla khoni hote debo na » (nous ne laisserons pas le projet de mine de charbon aller de l’avant),
« Koylakhadan nahi chalega » (l’exploitation du charbon n’aura pas lieu), « Vidhan Sabha Na Lok Sabha, shob theke boro amader Gram Sabha » (ni Vidhan Sabha, ni Lok Sabha, surtout notre Gram Sabha), et « Aboa Disham, Aboa Raj » (notre pays, notre pouvoir), 2) les rythmes et les mélodies qui sont des modifications des chansons traditionnelles communes chantées par la population autochtone pour les besoins de la protestation, et 3) diverses organisations de base : Birbhum Jomi, Jibon, Jibika o Prakriti Banchao Mahasabha (Birbhum Mahasabha pour Sauver la terre, la vie, les Moyens de Subsistance et la Nature), Comité Deocha-Pachami Jami Raksha (Protection des terres), Comité Deucha Pachami Adibasi Janajati Bhumi Raksha (Protection des Terres Revendiquées par les Populations Tribales), Save Democracy (Sauvons la démocratie), Jai Kisan Andolan (Mouvement des Agriculteurs) et Project Affected People’s Association (Association des personnes affectées par le projet), qui ont rassemblé des tribaux, des dirigeant.e.s locaux.ales non tribaux.ales, des étudiant.e.s et des activistes, des artistes et des universitaires issu.e.s d’espaces urbains et autres. Par exemple, dans le cas de Samirul Islam, président de Bangla Sanskriti Mancha (Plate-forme culturelle du Bengale), très présent dans le district de Birbhum, son engagement à soutenir les décisions de la population indigène en matière d’indemnisation souligne un aspect crucial du mouvement. De même, la détention pendant une semaine de T. Khan, S. Sengupta, Imam, R. Mohammad, Malek Mollah, S. Nanda, Mohon Mardi et Kalicharan Baske, ainsi que de l’économiste et activiste politique Prasenjit Bose, basé à Kolkata, après la manifestation du 22 février, en vertu des articles 307 (tentative de meurtre) et 364 (enlèvement ou séquestration d’une personne en vue d’un meurtre) du code pénal indien, met en lumière l’intensité de la lutte. La réunion de protestation organisée par le Birbhum Mahasabha, qui a vu l’arrestation d’intellectuel.le.s et d’activistes de Kolkata et de Delhi, met en lumière les implications plus larges du mouvement et de la gouvernementalité. La solidarité avec les populations indigènes est essentiellement le fait de personnes non indigènes économiquement et socialement marginalisées, dont la situation matérielle et les intérêts sont souvent étroitement liés à ceux des manifestants locaux. Elles connaissent elles aussi certaines formes de marginalisation spatiale, souvent associées à des difficultés économiques. Leur soutien est ancré dans un sentiment d’impuissance de longue date, une perception de l’oppression généralisée et une frustration à l’égard du régime politique en place. De nombreux.euses activistes locaux.ales participant au mouvement n’avaient pas d’expérience préalable en matière d’activisme et n’étaient pas des professionnel.le.s ; iels se sont engagé.e.s dans le mouvement pour des raisons tangibles ayant un impact direct sur leur vie quotidienne, telles que l’emploi, les préoccupations environnementales, la criminalisation et la perte de terres. Bien que de nombreuses décisions au sein de la résistance soient prises par consensus dans le cadre de l’autonomie locale (Gram Sabha), souvent en contraste avec les décisions des gouvernements lointains de l’État ou du gouvernement central, le mouvement n’est pas resté à l’abri des factions politiques. Cette division s’étend au-delà du parti au pouvoir, le Trinamool Congress, et du parti d’opposition, le Parti communiste indien (marxiste-léniniste) (Libération), jusqu’aux organisations locales. Par exemple, l’organisation à l’origine du mouvement anti-pollution, Birbhum Adibasi Gaonta, a connu un schisme. Une faction, dirigée par Sunil Soren, s’oppose activement au projet, tandis que l’autre, sous la direction de Rabin Soren, est engagée dans un dialogue avec le gouvernement concernant les préoccupations de la population indigène locale. Ces divergences internes reflètent les complexités politiques plus larges qui sont en jeu.
Le mouvement de Deucha Pachami, bien que modeste et relativement obscur, a des implications profondes. À l’instar d’autres mouvements populaires sous-financés, il pourrait s’estomper dans le flux linéaire du temps historique, au milieu de la pénurie de ressources, du harcèlement de l’État et de la fragmentation politique. La mine prospérera, la terre dépérira, les rivières s’assécheront et les communautés perdront leur héritage et leur culture. Cependant, si le temps est perçu comme une constellation lumineuse d’événements et de spontanéité qui transcende les limites des horloges, alors le triomphe de ce mouvement réside dans son occurrence même. La démocratie doit accepter le bruit, le désaccord et la dissidence, faute de quoi la politique exhale des futilités. De nouvelles voies et de nouveaux imaginaires sont stimulés lorsque chaque personne est autorisée à raconter son histoire. Les gens ont convergé dans une participation liquide à travers des actes de soin, de solidarité, d’empathie et de dissension, générant un moment incandescent de véritable transformation sociétale. Les grondements de l’espoir sont un terrain plus puissant que celui sculpté par les tremblements explosifs.